http://milkymoon.cowblog.fr/images/defense.jpgDéfense et illustration de la langue française
Joachim du Bellay
1549


Challenge 1000 ans de littérature française : LC 3
Thème : Ronsard et la Pléiade

Tout d'abord, veuillez m'excuser pour ce retard, et maintenant place à du Bellay, que je vous présente en bonne et due forme ce grand manifeste de la langue française. Un résumé n'aura pas vraiment sa place ici, parlons en succinctement : à l'époque, le latin est la langue officielle des érudits, penseurs, scientifiques, etc. Le français est, pour sa part, la langue parlée du peuple. Mais lorsque François 1er devient roi, il fait passer un décret proclamant que désormais, le français serait la langue officielle du royaume. Imaginez-vous les contestations fuser des deux côtés : les partisans du latin, langue noble du savoir depuis l'Antiquité, contre ces modernes défendant une langue n'ayant même pas de règles de grammaire stables. Rappelons aussi que c'est l'époque des changements, de l'Humanisme et de la Renaissance, renaissance littéraire dans le cas présent. Ca, c'était la petite note historique.


Joachim du Bellay fait parti du groupe des poètes de la Pléiade (comptant également Pierre de Ronsard). Ces poètes rompent avec leurs prédécesseurs puisqu'ils veulent exercer leur art non plus en latin mais en français. Les idées de la Pléiade sont rassemblées dans ce manifeste Défense et illustration de la langue française. Dans une première partie, du Bellay s'emploie à défendre la langue française, et dans une seconde il évoque différentes manières de l'enrichir par des emprunts au grec ou latin, la fabrication de néologismes, le rappel de mots disparus, etc. Dans cet écrit il fait de nombreuses références aux langues grecque et latine ainsi qu'à leurs auteurs les plus connus (Cicéron, Virgile...) pour montrer comment ces langues-ci, quand elles n'étaient qu'à leurs débuts, ont su s'enrichir et ainsi comment la langue française peut prendre exemple sur elles pour se développer. Du Bellay donne des conseils de versification pour les poètes et nous dit que les traductions sont insuffisantes pour rendre justice à la beauté de la langue.

En résumé : Cet ouvrage, avant d'être un réquisitoire de notre chère langue, est  surtout un manifeste des idées de la Pléiade qui nous dit comment l'enrichir.


Extraits
* "Tout arbre qui naît, fleurit et fructifie bientôt, bientôt aussi envieillisse et meure ; et au contraire celui durer par longues années qui a longuement travaillé à jeter ses racines."

* "Il y a cinq parties de bien dire : l’invention, l’élocution, la disposition, la mémoire et la prononciation."

* "Je ne croirai jamais qu’on puisse bien apprendre tout cela des traducteurs, parce qu’il est impossible de le rendre avec la même grâce dont l’auteur en a usé."